Alfred Dreyfus est bien promu commandant après sa réhabilitation mais ces années de bagne ne comptent pas dans sa carrière militaire. Quelques mois après le gouvernement Sarrien est remplacé par le gouvernement Clemenceau, toutefois Georges Clemenceau s’était opposé à la tactique suivie en 1899 par les avocats de Dreyfus aussi il ne fait rien pour faire intégrer les mois passés en détention dans le temps de service de notre personnage.  Aussi voyant qu’il n’obtiendrait pas gain de cause, en juin 1907 Alfred Dreyfus demande à partir en retraite.  En août 1914, âgé de plus de soixante-quatre-ans, il reprend du service à sa demande. Georges Joumas a cherché à reconstituer la vie de notre personnage entre 1906 et la déclaration de guerre. Il subit encore des violences verbales et physiques.  Il fréquente le salon de la marquise Arconati-Visconti aux idées avancées. Il se fait historien militaire en donnant des articles sur les guerres de la Révolution, celles de Napoléon Ier puis de Napoléon III et enfin sur celle de 1905 qui met au prise le Japon et la Russie. Il s’intéresse aux questions sociales, à la laïcité qu’il défend, à la politique étrangère de ces années-là (celle de son pays mais aussi aux équilibres dans les Balkans, craignant qu’il n’en sort une confrontation générale au niveau européen). Ces articles paraissent dans la Revue historique de Gabriel Monod, voir http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34349205q/date.r=.langFR#.  Georges Joumas a relevé également ce que Dreyfus a dit sur des leaders politiques comme Clemenceau (réflexions très intéresssantes), Aristide Briand ou Jaurès. Bien que le choix du titre ne l’annonce pas, on aurait aimé savoir qui il fréquente à cette époque dans sa famille.        

Adam Craponne