Le chevalier Arnaud-Guilhem de Barbazan

En fait le récit proposé, parfois aux couleurs de roman d'espionnage, est très dense au niveau des informations historiques; il démarre en 1399 lorsque notre personnage embarque à Aigues-Mortes pour Constantinople pour aller porter secours à Manuel II Paléologue en conflit avec le sultan ottoman Dazajet Ier qui avait assiégé dès 1394 la capitale d’un Empire byzantin bien réduit. Charles VI avait accepté que le maréchal Boucicaut, qui avait participé à la bataille de Nicopolis, parte pour Constantinople avec 1 200 hommes. Heureusement Tamerlan menace l’empire ottoman et le sultan porte l’essentiel de son armée vers l’Anatolie où il est défait en 1402 près d’Ankara, à la suite de quoi les Ottomans lèvent le siège de Constantinople. C’est une moins bonne affaire pour les chevaliers de Rhodes qui perdent Smyrne (Izmir) qu’ils avaient prise en 1334 à un émir turc.

Combat des sept à Montendre

Revenu en France, notre personnage est, à la demande du frère du roi, un des participants au Combat des sept à Montendre en Saintonge qui voit en 1402 sept chevaliers du roi de France opposés à sept chevaliers aquitains ou natif d’Angleterre. Ces derniers ont pour nom : Aymond Chotet, Jean Heron, Richard Boutevale, Jean Fleury, Thomas Tile et Robert de Scalles. Un héraut crie : « Que chacun fasse son devoir ! » et le combat s'engage. Robert de Scalles est tué et ses six compagnons blessés acceptent leur défaite. Cet évènement a trouvé une bonne place dans les annales de la chevalerie.

Les auteurs imaginent qu’en 1428 leur héros est au plus mal et qu’il obtient une libération sur parole et devant rester secrète d’un an pour se refaire une santé.  Et c’est justement en Lorraine qu’il compte passer une partie de ce congé de convalescence pour aller remercier le duc de Lorraine qui a pour successseur désigné  René  le duc de Bar (dont la mère est Yolande d'Aragon, très précoce soutien de Jeanne d'Arc dans sa mission), le premier serait intervenu auprès des Anglais pour obtenir cette grâce à notre héros. Et qui donc, par un grand hasard va-t-il entendre parler puis rencontrer en passant par la Lorraine ? Pas trois capitaines... On comprend enfin pourquoi l’ouvrage est sous-titré De Tamerlan à Jeanne d’Arc…le secret !.

Si ce n’est ce passage fortement romancé, le reste du récit est très respectueuse de la vérité historique. Et même sans avoir "le concept" de Jeanne d’Arc pour sauver Charles VII, Arnault Guilhem  de Barbazan a vécu des aventures exceptionnelles dans cette période qui précède ou suit de peu le début du XVe siècle.

Ponctuellement mais régulièrement en avant de quasiment chaque chapitre, une page se glisse pour nous tenir informer de ce qui se passe d’important chez les Anglais, les Bourguignons ou les Armagnacs qui pèse sur l’évolution de cette partie de la Guerre de cent ans. 

Pour tous publics Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :