Guy Marival vient de publier aux éditions “Regain de lecture”, un passionnant bouquin intitulé “la chanson de Craonne,  enquête sur une chanson mythique”.
Ca se lit comme un polar! Guy Marival, historien, chargé de mission auprès du Conseil Général de l’Aisne pour le chemin des Dames, auteur de nombreux articles sur cette chanson, y raconte son cheminement, ses découvertes, son enquête, et y tord le cou à pas mal de fausses vérités (prétendument recueillie en 1917 par Paul Vaillant Couturier, hymne des mutins de 17, interdite par la censure, etc.)
Il en recense 17 (décidément...)  versions retrouvées dans les cahiers de chansons de soldats, ou dans les collectages réalisés par les folkeux des années 70 (Eric Montbel, Michel Colleu,...), ou encore imprimées (même par les Allemands...), elle a été chantée et notée bien avant Craonne, à Lorette (la plus ancienne version, celle que j’ai eu la chance de retrouver et qui est sur ce blog, date de septembre 1915), à Verdun,  dans la Somme, en Champagne...
A chaque fois, les paroles se modifient “c’est à Lorette” ou “c’est à Verdun” “c’est à Vimy”, mais toujours “sur le plateau qu’il faut laisser sa peau”.
En tous cas, son verdict est le suivant : pour lui, c’est un des derniers exemples de “chanson de tradition populaire”, qui s’est diffusé sans médias, par le bouche à oreille, dont le ou les auteurs n’ont jamais été connus (à ce jour)
Je cite Guy Marival : ”le fait est qu’elle s’est répandue rapidement et  quasiment à l’identique. Sans partition de référence, sans la notoriété d’un interprète, sans matraquage médiatique. Cela tient du miracle!”.
Inutile de vous dire que j’ai adoré, et dévoré ces 200 pages consacrées à une chanson, et je tente de vous faire part de mon enthousiasme.

J.-J. Révillion